Ping musical : Hidden Orchestra - Live at Attenborough Centre for the Creative Arts

Toujours un régal de découvrir les pongs du vieux chevelu, un plaisir auditif à chaque écoute. Il faut dire que le gars en connaît un rayon niveau rock.

Une encyclopédie, avec des pages déchirées encore vierges, pouvant vous sortir tout un tas d’infos sur un album, un groupe, un morceau.

La musique est une religion, la seule, l’unique même. Elle s’apprécie en prenant le temps de déplier les couches d’écritures superposées par les groupes. Elle s’appréhende et s’adapte différemment selon l’endroit et le moment de l’écoute. Métamorphe, elle évolue même avec le temps, sachant révéler ses secrets, ses joyaux à quiconque souhaite les découvrir.

Avec Quadrophenia The Who signe un album d’une grande richesse, doté d’une qualité sonore ahurissante pour l’époque. Un grand plaisir auditif, une nouvelle fois.

Le groupe enchaîne et, après Tommy et Who’s Next, propose une nouvelle fois quelque-chose de fort. L’écriture de Townshend est magistrale et ses trois comparses lui rendent bien, se donnant au maximum et faisant ainsi état de tout leur talent.

Dès les premières secondes on est happé dans l’univers de l’album, les vagues au loin annoncent un périple musicale riche et conceptuel. The Real Me ammorce l’album à fond la caisse, on est dans le rock, le vrai. De l’énergie, du groove.

Et que dire de l’ultime morceau, Love, Reign O’er Me, avec sa palette émotionnelle complète, son orchestration magistrale et la voix, quelle voix, de Daltrey. Le voyage se termine, le chemin fut parcouru avec plaisir, une nouvelle fois.

Il fallait donc trouver une réponse à ce pong, facile car dès les premières secondes de l’album (0:57) exactement avec l’arrivée des cuivres de Entwistle la réponse était là, évidente pour mon petit cerveau : Beep Box de Snarky Puppy.

Alors quoi ? J’allais proposer à l’écoute un album du groupe ? Non, bien trop facile et puis le vieux les connaît déjà par coeur. Alors j’ai réécouté une nouvelle fois Beep Box et là l’idée a germé, l’association parait limpide alors c’est parti.

Aujourd’hui je propose comme ping musical un album live :
Live at Attenborough Centre for the Creative Arts par Hidden Orchestra.

Au revoir le rock et bonjour au jazz, trip-hop. Le groupe tourne autour du multi-instrumentiste, compositeur et producteur Joe Acheson et possède la caractéristique d’avoir deux batteurs en live.

Le groupe évolue dans un style particulier, un mélange de trip-hop, jazz, sonorités ethniques et musique progressive. Le tout est magnifié par un rapport à la nature qui me touche énormément.

En écoutant ces morceaux je me vois me balader nu en foret, dans un champ de blé, esquissant des sourires alors que les épis me chatouillent les ********. Je m’emporte.

Le groupe développe donc un style propre, léger, subtile, comme une légère brise venant délicatement nous envelopper. On peut ressentir des émotions comme la tristesse, la colère parfois mais, le plus souvent, l’émerveillement, la naïveté et la joie sont celles qui transpirent le plus dans ces morceaux.

L’album live est intéressant, car il fait le tour de leur discographie et dès les premières secondes nous sommes envoûtés par ces pépiements, le ton est menaçant et l’arrivée des cuivres vient éclaircir ce ciel bien trop sombre au regard de ce que je viens de dire plus tôt. Hypnotiques ces lignes de cuivres, un piano se pose délicatement dessus, libre comme l’air, frais.

Dust me fait instinctivement penser au thème des films de James Bond, Stone me renvoie à Berry Weight. Wingbeats doit certainement être un de mes morceaux préférés, tout style confondu. Je trouve l’écriture d’une fluidité rare, d’une beauté onirique absolument sublime. La construction du morceau est magistrale, nous emmenant dans un voyage, survolant les plaines, les forets, les rivières, les villes.

Spoken a un petit côté arabisant qui n’est pas sans me déplaire, et Antiphon amorce la fermeture du bal avec cette fois une petite virée asiatique.

Un gros pari donc, car le style musical n’est que peu connu pour le vieux à trois lettres, et deux jambes, enfin oui et non, bref le vieux quoi. J’espère le secouer un petit peu, le pousser en dehors de sa zone de confort, faire se connecter les synapses, il n’y a pas d’âge pour découvrir de nouvelles choses.

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