Pong Musical : Pink Floyd - Relics

Ouah, Riverside !! Moi aussi j’aime cette voix ; pas de vibrato, seulement la note juste qui se prolonge, pas d’effets pour cacher une légère approximation. En fait tu as des sons simples, tu entends chaque musicien clairement, pas d’empilement d’instruments, des mélodies accrocheuses, des morceaux bien construits, on ne s’ennuie pas.Tiens, si j’étais pas un brin écolo responsable de mon empreinte carbone j’irais bien faire de la 2X2 voies, le régulateur à 110, avec l’autoradio à un volume tel que tu es une boule de musique qui se déplace dans la nuit….

Et puis, arrivé à la dernière note je laisserais un peu de silence pour redescendre un peu, et alors mes neurones seraient prêts à recevoir avec l’attention et le respect requis, ben oui devant la création artistique, et ici c’est de l’art, aucun doute là-dessus, on doit faire l’effort d’écouter les oreilles grandes ouvertes et reconnaissantes du bonheur offert par des musiciens qui se sont décarcassés pour offrir une création aboutie, polie, dans le sens polir un objet, pas être poli comme avoir une bonne éducation, je précise pour que vous ne soyez pas perdus dans mon explication un peu alambiquée, je le reconnais… bref cet album mérite qu’on soit respectueux et attentif quand on se le met entre les oreilles, là où sont produites les endorphines, …. et moi je pourrais conduire comme cela jusqu’en Pologne, mais c’est pas possible, à partir de chez moi la seule 2X2 file vers l’ouest, pas vers l’est, tant pis je ferrais comme si…

Je crois, non, je suis certain, qu’on peut mettre Riverside au niveau des groupe déjà sélectionnés par le gars qui furvente dans sa tête comme Opeth ou Ayreon par exemple. La référence à Steven Wilson est aussi évidente. C’est vous dire s’il y a du niveau. Du niveau, mais surtout du plaisir à entendre la pureté de la voix et des sons, la complexité, malgré une apparence de simpliciré, la complexité donc des compositions.

Si je devais mettre une note, je mettrais bien 6 sur 6. Oui, je sais, habituellement on note sur 5. Et pourquoi donc ? Moi je trouve que la base 6 (6,12,18,24,…) est aussi jolie que la base 5 (5,10,15,20,…).

Bon, un peu d ’explications sur mon choix Ponguesque : Le titre « Under The Pillow », le nom du morceau, pas la musique, est direct allé percuter la case où il y avait écrit « A Pillow Of Winds »… Puis le son du clavier a confirmé mon choix : dès la première note, un son que Richard Wright aurait pu choisir, idem à 1mn 20. Donc c’était décidé, ce serait Pink Floyd, mais il y a-t-il encore quelque chose à découvrir pour des personnes aussi cultivées que le Furventesque ex-chevelu ? «  The Dark Side… », « Meddle », « Wish You… » ?

Intermède « Souvenirs, Souvenirs » : Je me souviens de la sortie de « Wish You Were Here », assis par terre en rond autour d’un tourne disque, la rallonge qui part du garage, et Baloo (oui, il était un peu rond…pas tant que ça en fait…) qui pose le disque tant attendu… Une écoute, deux écoutes…Avant cet après midi, devant le garage assis sur les graviers, il y avait bien une pelouse mais la rallonge était trop courte…, bref, avant cet après midi j’étais vierge de cet album, de ces nappes de synthé, du thème au clavier Moogesque ou Moogien, c’est comme vous voulez, des guitares aux sonorités venues directement du paradis, c’était l’été, la musique entrait doucement en moi, c’était bon… Fin de l’Intermède.

Alors je me suis dis, Jnb mon ami, quel est l’album que peu de personnes connaissent parce qu’à cause de sombres péripéties judiciaires il a été en vente peu de temps ? En plus avec au moins deux pochettes différentes ? Que personne n’avait dans ses vinyles, sauf au moins un copain qui m’avait permis de le casseter (Alain certainement…) ? Un album que j’ai écouté et réécouté en faisant mes leçons, ce qui explique mes résultats au lycée peut-être…. C’est une Compil des premiers albums, avec des inédits ou face B de 45 tours, sortie pour faire attendre car l’enregistrement de « Meddle » trainait trop en longueur pour la maison de disque qui avait envie de continuer à gagner de l’argent, mais retirée de la vente pour des raisons qui me restent obscures (by clouds….évidemment, ah ah ah).

Ça commence avec «Arnold Layne », court morceau bien sympa, mais sans grande particularités.

Ce qui n’est pas le cas d’ « Interstellar Overdrive ». Long morceau, ou les collages de guitares construisent des couches qui dialoguent avec des couches de clavier, une basse qui avance, se retire, puis revient, une batterie qui n’est pas utilisée pour un rythme uniquement, mais le plus souvent pour être un instrument, ça ressemble à de longues impros, la direction est commune, mais chacun suit son chemin. Ce qui, à y réfléchir, est une histoire condensée des cinq musiciens de Pink Floyd. Il n’y a que le mixage qui soit insupportable. Pas la répartition des instruments, ce qui était fréquent à cette époque, mais la fin du morceau me donne la nausée à chaque fois. Physiquement.

Suit « See Emily Play ». Une des mélodies qui me met le plus de bonne humeur. Je ne sais pas exactement pourquoi, mais c’est un morceau que j’ai aimé dès la première écoute et dont je ne me suis jamais lassé.

« Remember A Day », avec ses descentes de Toms, ses parties de piano, ses glissandos de guitares qui créent une atmosphère étrange, ses voix, est un morceau que je n’ai jamais entendu à la radio. Ce qui ne signifie pas grand chose parce que parmi les morceaux que j’aime, il y en a beaucoup qui restent rarissimes sur les ondes. Mais c’est un morceau complexe qui mérite d’être porté par les amis du gars qui furvente, slamine, etc .

« Paintbox » est une petite chanson encore une fois bien agréable, écrite dans les années 66/67… Quand on compare avec les chansons françaises de l’époque…

« Julia Dream » est une autre illustration du fossé qui nous séparait alors…

« Careful With That Axe, Eugène » est la version studio, assez plate en fait, non carrément plate comparée à la version live parue sur Ummagumma » qui, elle, file réellement des frissons. Il faut absolument écouter la version d’Ummagumma, la tension qui monte, l’explosion, le relâchement puis enfin l’apaisement…. Je crois que mon père, en entendant ce morceau joué à fond sur ma chaîne Dual, a définitivement été convaincu que je ne connaissais rien à la musique, qui comme tout un chacun le sait, commence avec Verchuren et se termine avec Yvette Horner… je comprends son point de vue…

« Cirrus Minor » s’ouvre sur des chants d’oiseaux, des guitares, une voix traînante, un orgue typiquement Richard Wrightesque, morceau envoûtant, calme, apaisé avant les guitares saturées, le traitement rock plus classique de « The Nile Song ».

« Biding My Time », je ne connaissais pas avant de retrouver, grâce aux logiciels chers à l’homme qui a les cheveux dans le vent, l’album dont je vous cause aujourd’hui. Je ne l’avais pas enregistré. Il faut dire qu’à cette époque, une K7 C90, c’est à dire de 90 minutes, permettait d’enregistrer deux albums pour le prix d’un demi album. Donc si tu avais toujours soif de musique comme moi, il était rentable de copier sur C90. Mais une C90 c’est deux faces de 45 minutes, et Relics par exemple faisait 49 minutes. Donc il fallait sacrifier un morceau au moins, et assez long…. Tu pouvais aussi acheter des C120 , deux fois une heure, dans ce cas pas de problème, mais c’était plus cher, et surtout les C120 avaient la fâcheuse habitude de voir leur bande s’enrouler, se coincer, se froisser, se casser, et alors direction la poubelle avec une grosse colère parce qu’il fallait retourner chez le type qui t’avait prêté l’album, luis demander de te prêter à nouveau, parfois il l’avait échangé avec un mec que tu ne connaissais pas, bref des trucs à te compliquer la vie. Alors vive la C90 !! Mais il fallait sacrifier… Bien sûr tu pouvais enregistrer le morceau en trop sur l’autre face. Mais alors il ne te restait que 40 minutes pour un autre album ! Mais surtout j’avais des principes : un album par face !! Bref, « Biding My Time », commence très Jazz cool pour se terminer dans un truc plus Blues Rock. Très bon morceau. Dommage qu’il ait été obligé de passer à la trappe et rejoindre le cimetière des morceaux sacrifiés à cause des K7 trop courtes….. Je sais pas si les K7 existent toujours, mais les dernières que j’ai achetées, étaient des C90 + 4… C’était déjà mieux…

Le dernier morceau, « Bike », est un morceau de Syd Barret, expérimentation sonore qui le caractérise assez bien en fait.

Si vous lui laissez sa chance en l’écoutant plusieurs fois, je suis certain que « Relics » va se faire une petite place en vous et vous enrichira de morceaux, de sonorités, de mixages d’une époque qui a participé à la grande aventure de la musique qu’on aime, Oh Yeah !!

Bonne écoute.

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