Pong Musical : Emerson, Lake and Palmer - Brain Salad Surgery

Ohhh : Pain Of Salvation !! Si je connais ?? Euhhh, disons que le boîtier…vide…, je le connais bien… Bref, disons que le boîtier (vide) m’a regardé durant de nombreuses années essayer de produire de la musique sur mon clavier. Boîtier posé sur l’étagère de gauche quand je suis au piano, de droite quand on regarde la fenêtre… Encore une preuve de la théorie de la relativité. L’album, c’était « Remedy Lane ». Jolie pochette.

Je savais que Pain Of Salvation était un membre de la confrérie des Métalleux. Facile à deviner : le Furventesque était un grand écouteux de Métal. Oh bien sûr, son oreille s’égarait souvent vers des classiques du monde Rock, mais elle revenait toujours à son port d’attache. Là où il se sent bien, au chaud, à l’abri, dans son monde, entouré de ses amis qui jouent en Drop D… Métallerie, certes, mais quel Death ? Progressif ? Rugueux ? Grandguignolesque ? Mélodique ? Mystère pour moi…

Jusqu’à aujourd’hui : maintenant je sais : (on peut mettre deux fois deux points dans une phrase ? Je sais pas trop en fait : ça fait bancale, je vois bien, en même temps ma pensée me dit de mettre deux fois deux points, alors je fais. Point.) : Pain Of Salvation fait partie des bons groupes, de ceux qui te font un album qui se révèle meilleur à chaque écoute. Souvent les albums conseillés par l’échevelé me font cette effet. Il me faut quelques écoutes pour en tomber très amoureux. Et à chaque fois c’est pareil, immanquablement je tombe très amoureux.

Moi, ça me convient, ce type de comportement antédiluvien : un album : une écoute, deux écoutes, trois écoutes, quatre écoutes, etc , etc… Bon, je sais, je me suis encore laissé aller au coup des deux fois deux points. Je sais pas ce qui m’arrive, ça me vient comme ça ce soir… Bref, autant actuellement la musique peut dégouliner à flot des tuyaux de l’internet, autant elle était rare dans les années 70. 1970, pas 1870… Et l’esprit non distrait pas tout un tas d’écrans à cause que il n’y avait qu’un écran noir et blanc à la maison. Il y avait bien des écrans de montre ou de réveil, mais c’est pas la même chose. Essayez pas de m’embrouiller… Bref l’esprit libre pouvait revenir encore et encore sur un album, bien le presser pour en recueillir toutes les gouttes musicales. Il était alors temps de passer à un autre. Inconsciemment je fonctionne encore comme ça, et avec un album comme « Panther » c’est ce qu’il faut.

Premier morceau : il suffisait d’attendre une minute, et la voix est venue me cueillir histoire de bien me faire comprendre que l’émotion allait être présente dans cet album… Et tous ces sons, tous ces sons… Second morceau : une petite guitare slidée et après une intro au marteau pilon, on reste dans du lourd. Troisième : un son envoûtant, vocoder utilisé juste ce qu’il faut, batteur qui nous promène et qui est d’une précision… Quatrième : intro au piano, on peut penser à Riverside avec la voix, la guitare cousine avec Pettrucci, la basse s’amuse avec le batteur, et au final c’est un morceau à écouter encore et encore. Déjà j’ai la langue qui pend et je bave. Et je ne suis qu’à la moitié de l’album… Sans savoir que la suite hausse le niveau, si c’est encore possible… Et Bien si. Excepté un intermède façon BO de western des années 70. On y revient toujours… Keen To A Fault trouverait bien sa place dans Six Degrees… Panther est digne d’un grand Peter Gabriel : travail du son, des rythmes, des breaks. Un tube pour moi. Species commence comme un bon Led Zep, et se terminera aussi en me rappelant « In My Time Of Dying ». Et je défie quiconque d’écouter le piano d’ « Icon » sans que les mélodies ne pénètrent bien loin dans sa mémoire musicale.

Au total ? Encore une petite perle, un album qui m’apporte quelque chose de nouveau à chaque écoute. Le pied quoi.

Bon, à mon tour maintenant. Allez les petits n’enfants, on s’assoit en arc de cercle devant Papy Jnb et on écoute son histoire.

Or donc, en ces temps reculés, Sir Keith avait un dragon qui crachait des flammes comme mille forges réunies, comme jamais un volcan n’avait fait, et qui … euh.., non, je me trompe. Je reprends : Or donc, en ces temps reculés, à côté des vinyles et des K7 C60 et C90 (les C120 sont apparues plus tard) on trouvait des K7 enregistrées, au même prix que les vinyles si mes souvenirs sont bons, mais sur ce coup là mes souvenirs ne valent pas grand chose. L’avantage : tu pouvais l’écouter sur un lecteur portable. À part ça : rien. La bande finissait toujours pas s’emmêler ou se casser, le son des lecteurs portables était plûtot nul et la pochette était une feuille de papier avec des photos minuscules, des textes si petits qu’ils te donnaient un avant goût de la presbytie… Et il fallait à chaque fois se battre pour replier le papier comme il l’était au début, sous peine de ne plus pouvoir le mettre dans le boîtier… Bref, le Vinyle offrait un bien meilleur son et plus d’ heures à jouer avec les pochettes, à lire encore et encore le nom des musiciens, du producteur, des studios, les textes parfois, les photos souvent.

La seule que j’ai achetée, c’est « Brain Salad Surgery » d’ Emerson Lake and Palmer ou ELP. Je crois que « Panther » flirte souvent avec le progressif, ce qui m’a donné envie de vous parler d’ un ancêtre du genre : Emerson (Keith), Lake(Greg) and Palmer(Carl). Soit trois musiciens présentés comme un des premiers « SuperGroupe ». Gros argument marketing de l’époque. Moi je les définirais plutôt comme un Power Trio, sauf qu’à la place de la guitare tu mets un clavier, enfin plein de claviers. Et le claviériste c’est Keith Emerson, un mec habité et déjanté, le roi de tous les Moog pas encore sortis, qui martyrisait son Hammond sur scène en y plantant des couteaux, en le secouant dans tous les sens, en le jetant à terre. Un comportement de Guitar Hero, mais avec un clavier…

Ça commence avec « Jerusalem », morceau un peu grandiloquent peut-être… Puis vient « Tocata ». Long instrumental, musicalement il y a de quoi se mettre sous l’oreille. Là encore de nombreuses écoutes révèlent toujours un petit passage passé inaperçu la fois d ’avant… Ensuite une petite douceur, faut bien faire son beurre en passant à la radio. Mais c’est quand même une bien belle chanson. Ensuite on a un OMNI… Objet Musical Non Identifié. Je comprends toujours pas…

Et on arrive à Karn Evil 9. Morceau en trois parties. La première étant elle-même divisée en deux parties. Le morceau était trop long pour tenir sur une face… Que ceux qui aiment les claviers se préparent à un petit feu d’artifice… Le mélange des sons sortants des différents Moog et de ceux plus classiques du Hammond ont vraiment très bien vieilli. La basse et la batterie sont à peu près au même niveau…

Bon, je cause je cause, mais j’en étais où de mon histoire, moi ? Ah oui : Or donc, en ces temps reculés, Sir Keith avait des Moog qui crachaient du feu, un Hammond, et divers pianos et clavecins qui les accompagnaient . Sir Greg, fidèle compagnon, se tenait toujours à ses côtés, prêt à faire vrombir son bâton de Tonnerre. Sur l’autre flan, non moins fidèle compagnon, Sir Carl était considéré dans le royaume entier comme le Maître des Tambours de Guerre, tambours grondants et déroulants capables de terrasser n’importe quel ennemi. Tous les trois étaient si redoutables, qu’après leur passage on devait fréquemment avoir recours à de la « Brain Salad Surgery » pour se remettre. Voilà. Fin de mon histoire.

Ah non, je vous ai pas dit pourquoi il faut écouter ELP : parce que c’est énergique, mélodieux, très bien construit : Bref, c’est de la Bonne Musique. Vrai fin de mon histoire.

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