Pong Musical : Stanley Clarke – Album éponyme 1974

Quand le à nouveau chevelu m’a parlé de Basse, with a big B, (c’est vrai que je maîtrise quand même bien la langue d’outre atlantique…), je me suis dit que bien évidemment il avait raison. Mais où aller chercher ce pong ? Du côté de chez Swan ? Non, pas la chanson de Dave !! Je sais même pas de quoi il est question dans cette mémorable soupe batave. Non, Swan comme Swan Song Records, le label du Zeppelin le plus célèbre de la musique que l’on aime, elle vient de là , elle vient du Blues… Hmm, je crois bien que je fais un petit accès de fièvre française des années 70…. Va falloir que je me prenne un peu de Beatles pour soigner ça. Hello Mr McCartney.

Bref, Swan Song parce que John Paul Jones est un très bon musicien. Et non pas un mauvais guitariste qui joue de la guitare à quatre cordes parce que c’est plus facile pour ses gros doigts, comme on a parfois tendance à le dire des bassistes. Comme John Entwistle des Who. Écoutez à nouveau Quadrophenia si vous avez oublié… Et si on traverse l’Atlantique, que dire du sieur Jack Casady qui réussit depuis un demi-siècle à accompagner, seul à la basse électrique, une guitare acoustique ? Bref, pour pas faire trop long, des bons bassistes j’en connais un paquet. Pino Paladino, ça vous dit quelque chose ? Pete Trewavas aussi ? Et Michael League, bien évidemment….

Et puis j’ai eu l’idée du siècle, sauf que vous auriez pas aimé du tout.. Mais alors pas du tout. Il faut dire que la production des années 80, avec ses fausses caisses claires qui claquent, ses aïgus qui vrilleraient le plus résistant des bouchons d’oreille, en mousse moderne ou en cérumen qui nous vient de la nuit des temps, ses synthés sans aucun moelleux, voire grinçants, et bien, à cause de ce traitement si particulier en studio j’ai eu peur de vous agresser l’étrier, le marteau et l’enclume. Rien de moins.

Pourtant Mr Marcus Miller, sobrement appelé M2, est un excellent bassiste, roi du slap, de la composition et multi instrumentiste assez prolifique. Pour vous faire votre avis, rien de plus facile : l’album « Tutu » de Miles Davis. Le morceau éponyme va vous envoyer au septième ciel. La suite vous renverra au XX ème siècle. Vous allez me dire que la batterie électronique, que les guitares, que les synthés….ouais je sais, vous allez me dire tout ça, et vous n’aurez pas tort. Et pourtant… Et pourtant… À ma décharge, ces terribles années 80 je les ai vécues en direct, moi. Et puis découvrir Tutu qui s’échappe de fenêtres grandes ouvertes un jour caniculaire où vous allez manger des melons dégoulinants de glucides complexes et passer un long moment à contempler la plaine à blé qui s’étale à perte de vue depuis le coteau où se tient la maison du père de votre frère pour la vie, alors oui,« Tutu » était la bande parfaite pour ce pur moment de bonheur . Il est plutôt rare, pas tant que ça en fait, bref assez souvent il arrive que l’on ait conscience de vivre un moment parfait où toutes les planètes s’alignent. La découverte de « Tutu » fut un de ces moments là.

Stanley Clarke, donc. Album éponyme de 1974. 1974 ? P*****, presque 50 ans !!!

Un accueil étrange avec des cloches, puis ça se met en place : rapidement, si vous étiez encore acheteur de LP en 1976, bon Ok, le Cd n’était pas encore né, donc c’était forcément LP, bref en 1976 vous ne pouviez pas passer à côté de la magnifique pochette du « Wired » de Jeff Beck, et à l’intérieur il y avait le même Jan Hammer, clavier extraordinaire, et rapidement donc vous pouviez faire le lien entre « Stanley Clarke » et « Wired », même rythmique impeccable et implacable, mêmes envolées de claviers, et là, et ben les envolées elles volent très haut dans les sphères musicales, limite stratosphériques… En deux morceaux de 7 minutes, Bill Connors , Tony williams à la batterie, Jan Hammer et Stanley Clarke vous délivrent de la pesanteur qui vous cloue au sol. Votre corps n’a plus d’importance. Tout se passe entre vos tympans et les centres du bonheur de votre cerveau.

Seconde face du LP : on change tout. Accueil à la contrebasse. « Spanish Phases For Strings And Bass ». Long morceau de basse pour se poser un peu, se laisser porter, bercer, avant de se relancer dans un morceau d’une quinzaine de minutes en quatre parties, où à nouveau quelques doses d’ocytocine, hormone du bonheur, devraient se répandre en vous. Encore un morceau qui devrait être prescrit par les médecins et remboursé par la Sécu.

Bonne écoute.

PS : J’allais oublier l’arachnéen Tony Levin !!! Le roi du Chapman stick. L’homme qui se colle des baguettes aux doigts pour jouer de la Basse. Qui n’a jamais écouté Red Rain attentivement, ne peut pas… euh.. ne peut pas, voilà, c’est tout.

PS de PS : Hier, je me suis écouté à nouveau le Plays Live de Peter Gabriel. Et bien « Shock The Monkey » est la démonstration parfaite de ce qu’apporte la Basse à un morceau. Enfin je dis ça, mais c’est tout l’album qui est à écouter en portant une attention toute particulière à la Basse, with a big B…

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