Ping musical: The Pineapple Thief - Your Wildeness

Un pong est toujours un moment que j’attends fébrilement, un peu comme un gosse qui reçoit un cadeau tant attendu. La seule différence étant que le mioche peut être déçu, moi jamais. Je lance donc la galette 2.0 dans mon lecteur, ça commence et je pense à Snarky, du tac au tac comme ça,

Yesterday Princess, une basse à la Tony Levin sur l’album So, Don’t Give Up , une boucle au loin, du contretemps au piano. Moins de deux minutes de bonheur concentré. Et ça part de nouveau aussi sec, direct avec Lopsy Du, et le rythme me donne envie de crier Money !!!

Toujours intéressant d’écouter ça, toujours surpris également que le déboiseur à roulette écoute, ait écouté cela. Le rockeur qu’il est, avec sa fascination névrotique pour Neil Young, sait tout de même apprécier les bonnes choses. Amen mes biens chers frères, mes biens chères soeurs.

On parle de basse, on parle de basse. Alors voilà un gars qui fait du slap avec sa guitare.

https://www.youtube.com/watch?v=yV5WKvNZ_6g

Monsieur jnb oublie également Colin Edwin, discret mais terriblement efficace. Qui ne l’est pas dans ce groupe d’ailleurs. D’ailleurs dans ce dit-groupe, piquant, nous avons M. Gavin Harrison. L’homme aux baguettes de velours, possédant un jeu aussi technique que délicat.
Ce monsieur est d’ailleurs arrivé dans le groupe The Pineapple Thief depuis 2016, apportant sa fraicheur à la section rythmique. Le groupe vient de sortir un live 2.0 cette année. Cette année si particulière où les albums lives sortent sans public, live from the void, live in front of no one, live at home, live alive ? Bref si jamais vous voulez explorer la période Harrison, ce live en est la quintessence.

Aujourd’hui ce n’est pas un live qui nous intéresse, mais plutôt l’album du groupe marquant l’arrivée du batteur, en 2016 donc. Your Wildeness. Ici, nous sommes en présence d’un rock plus pop que rock, un rock neo prog comme aime à l’appeler les poseurs frénétiques d’étiquettes. La bande à ~Basile~, ~Baader~, Bruce Soord nous régale avec cet album que je trouve d’une justesse assez exceptionnelle.

Déjà, il faut commencer par souligner la qualité du mixage. Ce dernier est absolument dingue, chaque instrument est à sa place, ouvert à l’écoute, formant un tout d’une cohérence incroyable. La qualité du son permet de savourer la moindre note. On ressent un plaisir certain à écouter cette production aérée, on pourrait même ressentir la distance dans le studio entre les musiciens, cela contraste pas mal avec les mixages asses compressés, brouillons qu’on peut trouver un peu partout. On sent bien l’influence qu’a eu Steven Wilson sur la façon d’aborder le son, on ressent d’ailleurs de légères influences du monsieur dans la musique de Soord.

L’album commence avec In Exil, morceau envoutant dès les premières secondes. La basse y est douce et ronde, la batterie carrée, précise.

Arrive ensuite No Man’s Land, encore un morceau à mettre dans la playlist Partir au boulot à 6h du mat', seul sur la route, longeant la Loire, admirant la Loire.. Une lente montée en puissance, orchestrée à la nano-seconde près par un Gavin Harrison en très grande forme. Et puis cette fin, toujours un plaisir d’écouter un morceau, ressentir son message (ou l’interprétation), et brusquement plus rien. Ben ouais, quand tu arrêtes de parler, plus aucun son ne sort de ta bouche - et ce n’est pas pour cela que ton message ne résonne pas encore, loin de là - alors pourquoi faire durer les morceaux en abaissant le volume tout doucement ? C’est fini, c’est comme ça, acceptes le. (Ça vaut pour la vie aussi non ?)

Bruce Soord sait s’entourer, car on retrouve sur l’album des noms connus et reconnus comme John Helliwell et Geoffrey Richardson. Your Wildeness atteint son but en offrant un album pouvant s’écouter aussi bien en voiture qu’en étant bien installé, casque sur les oreilles, pour s’en délecter encore et encore. Une fausse simplicité, qui s’articule sur une musique effiface, d’une construction sans faille, couplé à un mixage digne de ce nom.

Bonne écoute.

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