Ping musical: Smalltape - The Hungry Heart

Après une douleur, une perte, le cerveau se met à tourner, penser, repenser, surchauffer. Il faut alors se reprendre, une fois la douleur évacuée, reprendre le dessus et métaboliser cela en une force pour le futur.
J’ai cette chance d’avoir des parents sachant trouver les mots, transmettre une émotion réconfortante à travers un combiné, offrir un cocon, offrir des sons. Ouais, j’ai de la chance, assurément.

L’album James Grant And The Hallelujah Strings apporte ce qu’il faut pour lâcher prise, et de surcroit c’est fait avec une écriture fine et un sens de la mélodie fort agréable.

C’est marrant, car j’ai découvert l’album proposé aujourd’hui il y a peu, en toute fin d’année 2020, vraiment toute fin. Et depuis, et c’est à cela que l’on reconnaît les bons albums - ou est-ce un signe d’une névrose sous-jacente -, il revient quasi quotidiennement dans mes oreilles.

Je suis toujours émerveillé par la créativité des musiciens, la capacité à assembler des notes pour former un grand tout, un magnifique tout. Alors plutôt que de s’épancher pendant des centimètres sur votre écran, voici un petit condensé rapide, qui je l’espère vous donnera envie, attentivement, cet album.

L’album s’ouvre sur des nappes envoutantes, une superposition de sons, instantanément l’auditeur se détend. Et l’arrivée de la voix, encore une superposition - quand les choeurs sont bien faits, quand les timbres se marient, c’est un délice sans nom - puis celle d’une guitare acoustique toute simple. L’album se lance, il prend son temps, permettant à l’auditeur de l’admirer, d’observer toute sa beauté, d’apprécier sa savante simplicité et donc sa complexité également.

Le second morceau rechute dans cette noirceur, plus triste/désabusé qu’en colère, on y sent une similitude avec la musique d’un certain binoclard anglais d’ailleurs. Notamment dans le premier riff guitare/basse ainsi que dans ces nappes de synthés. Et puis le groove prend le dessus, t’emporte dans un voyage fort agréable, un rayon de lumière venant percer les ténèbres…

Hunger pourrait être un morceau proposé par Snarky Puppy, il en a la patte.

NDA: D’ailleurs si je lance toute la musique présente sur mon ordinateur, l’album suivant celui-ci n’est autre qu’un live de Snarky, au Zenith de Nantes, le dix-huit novembre 2019.

Our Desert est une ballade guitare/voix des plus efficaces, très belle il faut bien se l’avouer. Une guitare acoustique, ça produit quand même des sons absolument dingues, même le frottement des doigts sur le manche, ce subtil bruit, y est rendu beau.

One Day est ce que le rock sait faire de mieux, proposer de débrancher tout autour de soi et e profiter de presque cinq minutes de riffs fédérateurs, de passages plus calmes et intimistes. Une alternance qui fonctionne, un très bon morceau.

The Burning House est, il me semble, un des morceaux qui m’a le plus impressionné depuis un sacré moment. Tous les instruments y trouvent une place, on peut réécouter le morceau plusieurs fois en se focalisant sur les différentes parties et à chaque fois le même constat. L’ensemble est génial, mais individuellement les parties recèlent de petits bijoux d’arrangements. Le break hachuré à la guitare sur le dernier tiers, avec cette batterie tribale venant danser autour de ce rythme syncopé, ah quel bonheur !
Et quand la musicalité est évidente, rien ne sert d’y placer une voix, la beauté est déjà là.

Colors a ce petit côté planant que j’affectionne tant, et un solo de guitare fort agréable.

Asylum est une autre ballade, belle et heureusement pas trop longue, ou juste assez longue…

Dissolution clôture l’album avec un morceau d’une vingtaine de minutes. Une introduction qui monte lentement et puis on y découvre cet éclectisme présent tout au long de l’album, condensé ici. La partie basse est gargantuesque, le son déjà et le groove aussi.

Bonne écoute.

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