Pong Musical : Johnny Clegg and Savuka : Shadow Man

Pourquoi à un instant donné choisi-t-on tel album à écouter ? En général ça répond à une association. Bon, ok, rien d’original dans ce que je dis… C’est d’ailleurs un peu le principe de ces échanges musicaux avec le peintre des murs, j’ai nommé le gars Bridouz, initiateur de ce Ping-pong Musical. Avec des majuscules s’il vous plaît. Ben oui, aux choses importantes on met des majuscules. Et dans ces échanges, le gars Bridouz l’Écouteur et votre serviteur, c’est à dire moi-même myself, on met nos tripes à nu . Bon, j’exagère peut être un peu, n’empêche qu’il y a de l’importance dans tous ces mots échangés.

Donc, à l’origine, en réponse au Ping qui a ouvert en moi une case Smalltape dans mon fouillis de neurones, je voulais vous parler d’un Live de 1973, année presque préhistorique, Live peu souvent cité dans les différents classements des meilleurs albums Live ou des meilleurs albums de 73 ou des meilleurs albums des seventies, bref vous voyez ce que je veux dire. Injustice donc. Par contre aucune chance de le retrouver dans un classement qui aurait pour thème les meilleures pochettes par exemple. Je sais, j’ai vérifié. Il faut dire que la couleur… Bref, je trouverai bien un jour l’occasion de vous en parler.

Bon Smalltape :

Et surtout il y a la musique d’avant Steven Wilson et puis il y a celle d’après.

Et puis il y a des musiciens qui se sont nourris de toute cette musique, qui l’ont digérée en la coupant en petits morceaux comme nous le faisons en découpant nos aliments en peptides, glucides et lipides, qui l’ont digérée, assimilée, et de tout ce travail naît une nouvelle série de petites perles musicales, des perles qui me filent le frisson tellement c’est bon à écouter, fort de préférence, pour sentir la musique traverser mon corps et mon esprit, pour qu’un torrent de notes en furie, ou alors un paisible écoulement, viennent les laver, les débarrasser de tout ce qui encombre, et ensuite je me sens comme flottant dans l’eau, corps et esprit en apesanteur.
Et il est coquin le gars Smalltape, puisqu’il préfère qu’on l’appelle ainsi plutôt que par ses noms et prénoms : pendant 3minutes30 c’est à peine assez fort, alors on monte le volume, logique, et quand arrive la première vague à 3.30, et ben c’est juste assez fort pour que la vague soit assez haute pour te passer au dessus de la tête. Une vague quoi, pas un simple clapot.
Pendant les 65 minutes de cet album je suis sur le dos, je fais la planche, l’eau est juste chaude comme il faut, les vagues me bercent, le soleil m’oblige à fermer les yeux, ce qui est mieux pour le vide que je crée en moi, vide destiné à laisser la place à ces notes magiques. Et je suis bien. Simplement bien. Mais complètement bien.

Bref, encore une très belle découverte du gars aux oreilles toujours à l’affût…

Il y a quelques jours le Bridouz m’envoie un message/ Bokanté à la télé !! Euh je connais pas… Sauf que c’est un projet de Michael League. Et là je connais. Trois percussionnistes, mais pas de batterie. Un joueur de Lap Steel. Deux guitaristes. Une chanteuse guadeloupéenne qui chante en créole. Et Michael League à la basse, vous direz vous… ? Et ben non ! La basse est tenue par une de ses copines, et lui alterne entre un oud et une guitare. Et tout ça donne une musique bien réjouissante à se mettre entre les oreilles. Ça sent l’Afrique, ça sent l’Orient, ça sent aussi l’Occident, ça sent les Antilles, et tout ce mélange fait que ça sent sacrément bon.

Je crois que c’est le mélange d’Afrique et d’Occident, avec des textes qui portent des revendications qui m’a donné envie d’écouter Johnny Clegg. Je suis d’une époque où l’apartheid en Afrique du sud existait encore, où Nelson Mandela était encore en prison, où l’affiche appelant au boycott des oranges outspan était dans toutes les chambres d’une certaine jeunesse. Si vous ne la connaissez pas allez la voir… Internet est magique. Le gars Johnny (Clegg, pas le notre…) était un Sud Africain blanc qui au pays de l’apartheid jouait avec des Sud Africains noirs un mélange de musique de blancs et de musique de noirs et qui réclamait la fin d’un régime qui instaurait tout tranquillement un système basé sur un racisme qui donnait envie de gerber.

Tout naturellement je suis allé chercher « Third World Child » , album de 1987 qui contient de nombreux tubes. Mais j’y ai entendu trop de DX7. Et même si les morceaux sont très bons, sa présence m’a agacé. Sur l’album suivant, « Shadow Man », produit seulement un an plus tard, le DX7 est remplacé par ce qui me semble être un Prophet ou un joujou lui ressemblant. Et en l’écoutant je me suis retrouvé un jour de juin 1988 pour un concert en plein air à Nantes, noyé dans une foule de 25 000 personnes parait-il, il faisait beau, la musique était bonne, forte, puissante, et tout le monde dansait.

Le zoulou blanc, comme on l’appelait, faisait de la musique pleine de soleil, de la musique qui fait du bien, sans oublier de porter un message, mais de la musique qui donne envie de croire en quelque chose de positif. À écouter un dimanche matin de canicule, en slip ou nu comme au premier jour, en préparant un bon déjeuner et en remuant tranquillement le bassin et les épaules, un Cuba Libre bien frais, sans citron pour moi, à portée de main sur le plan de travail… On peut aussi l’écouter un autre jour, habillé normalement, mais  toujours en dansottant …

Bonne écoute…

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