Emotion des vibrations

Ressentir la puissance musicale !

Jeudi matin, 9h, un café avalé, un feu brûlant lentement dans l’insert, amenant sa douce chaleur dans le foyer.

Je crois bien que deux mois ont dû s’écouler depuis ma dernière écoute d’un morceau de Dhafer Youssef, bien trop long comme séparation. Pourquoi se priver aussi longtemps des bonnes choses ?

En avant donc, avec Dance Of The Invisible Dervishes, live enregistré au Festival International de Carthage (dispo sur youtube).

Les frissons sont présents dès les premières secondes (non, pas les toutes premières, rien de bien intéressant dans le timbre de voix de la présentatrice, quoique, finalement, peut-être bien.). Et ce départ contrebasse-piano-batterie, venant envellopé la voix, la libérer de son fardeau pour aller explorer les vibrations de ce monde. Putain que ça me fait trembler de partout.

Et puis, après presque une demi-heure de plaisir arrive Sura (après 27 minutes).

Il y a des moments où tu te surprends, où des larmes coulent, peut-être depuis quelques minutes déjà, sans que tu les remarques quand, sans prévenir, ton corps frémit. Ton toi-intérieur t’informe qu’il réagit, qu’il vit, absorbant ces vibrations, décryptant leur résonnance en toi, libérant des ondes, des oscillations touchant quelque-chose en toi.

Il est intéressant de noter que lors des précédentes écoutes, je n’avais pas souvenirs de la puissance de ce morceau. Le bon son au bon moment je crois.

Le morceau parle du blasphème, kafartu, de la croyance en autre chose que Dieu.

Kafarteur je suis alors, assurément. Fermement croyant en la puissance des notes, des vibrations provoquant cette douce poésie, métamorphe, capable de traduire toutes les émotions, tous les maux, tous les plaisirs.

La musique orientale a ce côté poétique, cette puissance de transport d’émotions, d’histoire que la musique occidentale n’a jamais vraiment eu, beaucoup moins libre cette dernière, codifié à l’extrème. Peut-être est-ce dû à la possibilité de jouer avec les quarts de tons, peut-être est-ce possible que cet infime écart, absent naturellement dans la musique occidentale, puisse être la clé. Les émotions sont sûrement bien trop complexes, denses, pour se limite à une représentation ton/demi-ton, une représentation binaire finalement.

Il y a toujours des moments marquants dans la vie d’un mélomane, ces vibrations évocatrices venant se greffer dans ton cerveau pour te modeler, te construire ou déconstruire tes doutes, tes peines, tes questionnements.

Il y eut Dream Theater, Buckethead, Porcupine Tree, et maintenant Dhafer Youssef.

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