Que ce fut long ! Des jours sans une réponse musicale à fournir aux esgourdes de ce vieux jnb. J'ai bien cru qu'il n'en verrait jamais la couleur d'ailleurs.
Je redoutais le moment où il allait me dégainer un Neil Young, car il faut savoir qu'à la maison le monsieur fait quasiment office de deuxième père, au pire de tonton faisant la gueule constamment. Le gars fait partie de la famille tant ses morceaux sont passés à la maison, alors comment essayer de trouver un lien. Tout est lié à ce monsieur, tout.
Je lance l'écoute et ça passe à une vitesse folle. On sent que le gars est dans le vrai, vit sa musique comme il l'entend. Toujours bien entouré d'ailleurs, ça c'est aussi un sacré talent. Et puis à la fin de l'écoute je me dis, allez mon gars Bridouz, tu vas lui sortir un bel album.
- Crosby avec l'album Croz ---> CSN{^text ppm/16}Y
Foutu que je suis, car effectivement ce qui me frappe c'est les voix, les harmonies me faisant penser au maître incontesté, M. Crosby. Alors, dans un désespoir grandissant je réécoute une nouvelle fois, puis une autre, et encore une fois histoire de me faire du mal.
Tout est lié je vous dis ! Balancez les femmes et les enfants d'abord, sauvons nos miches tant qu'il est encore temps.
Le monsieur Young est quand même un sacré type, et on reconnaît dans sa musique à la fois tout ce qui fait l'essence du rock à cette époque, ainsi que sa patte bien caractérisée. Et le tout, en restant sur un produit brut, sans artifices.
Je vais donc partir sur cet orfèvre brut, ce non-travail à outrance du son qui caractérise le son Neil Young. Un ampli, une guitare et voilà msieurs,dames. Et en plus de ce côté brut, je rajouterais même le contraire de cette noirceur venant du Nord, j'y placerais un petit rayon de soleil (autodestructeur toujours, on parle d'artistes tout de même).
Le gars DeMarco a trente ans à l'heure où ces lignes sont écrites, six albums au compteur ainsi que deux lives. Pas mal du tout. Mac DeMarco ne se prend pas au sérieux, picole souvent un peu trop avant ses concerts, joue en plein cagnard sans crème solaire, picole encore. Un gars bien sérieux...
Comme souvent quand on creuse ces âmes torturées, on découvre des petits génies. En l'occurrence ici le gars est reconnu pour ces compositions faussement naïves et simplettes, son écriture décalée et pleine de mélancolie et de jeux de mots.
En épluchant un peu plus la vie du gars j'ai découvert qu'il jouait le plus souvent sur une guitare achetée 30 dollars alors qu'il était encore gamin, il possède également quelques autres vieilles guitares et synthés. L'enregistrement se fait sur du vieux matos où il fait la plupart du boulot. Complet et alcoolo je vous dis !
Lorsque je suis tombé sur l'album [This Old Dog](https://musicbrainz.org/release/98c9c3a2-c022-4ab8-afa8-62c03b34ef71) j'ai eu un peu de mal à la première écoute. Le style sort de mes habitudes d'écoutes, ici on sent que le gars maîtrise son sujet mais que le tout peut paraître bancal. La voix est parfois un peu à côté (consciemment ?), ça peut rappeler un peu le vieux Neil (ahahah et ouais le jnb, j'ai osé).
Et puis j'ai écouté à nouveau l'album. N'ayant pas fermé les volets, l'orage étant passé, un rayon de lumière est venu illuminer mon joli minois. Merci tout là-haut, la clarté est désormais mienne et tout s'explique (parce que tout est lié). Le gars DeMarco est un heureux glandeur, un gars qui sous l'apparence d'en avoir rien à foutre de tout, se fait sa petite vie comme il l'entend, tout en distillant sa poésie à qui la veut. Ce gars est un mec bien.
Les titres s'enchaînent et sa folk décomplexée vient nous bercer, les sons de claviers peuvent perturber, amenant un côté décalé voire glauque aux morceaux (Moonlight On The River), ou sonnant très 70s sur un For The First Time. inlassablement Sur A Wolf Who Wears Sheeps Clothes, l'harmonica nous renvoie à ces légendes que sont Dylan, Springsteen et Young (tout est lié).
On ressort alors de l'écoute avec un sourir jusqu'aux oreilles, Mac DeMarco se moque de tout, joue sa musique avec le coeur. Le gars avance doucement mais sûrement.
Rien ne presse ici-bas, rien ne sert de courir. Puisque tout est lié.
- Ping pong musical - Échanges musicaux.