Sting and The Blue Turtles - Bring On The Night

Ouhhh là là... Frank Zappa Himself... Si ça c'est pas un truc à me déstabiliser... Quand l'homme au pansement frontal m'a Pingué ça, je me suis dit « Oh là là (oui, je sais, je me répète ; mais on n'est pas dans un concours littéraire...) (Quoique précédemment c'était Ouh là là et là c'est Oh là là , donc techniquement y'a pas répétition...), Zappa... Moi j'ai un vinyle qui se nomme « One Size Fits All ». Bien. Juin 75. Très bon album, dense, du Jazz-Rock, plutôt du Rock-Jazz à mon sens. Des ruptures de rythmes qui changent toute les cinq mesures. Un premier morceau, « Inca Roads », dont le solo a été enregistré live à Helsinki, puis qui a été injecté en studio dans le morceau. Des pointures derrière lui. Mais le Furventesque m'a un jour conseille d'écouter Sheik Yerbouti, qui ne m'a pas plu. Trop dense, trop touffu, trop dans tous les sens. Le truc qui m'a toujours plu dans cet album, par contre, c'est la pochette. Important les pochettes, important.

Mais Over-Nite Sensation est un album qui m'a bien régalé. La proximité du son, de la période avec « One Size Fitts » ? Sans aucun doute.

Zappa ? Un mec aussi doué pour savoir s'entourer que Miles Davis. Sur ces deux albums tu trouves, dans le désordre, un type aux claviers qui a joué avec Miles Davis, entre autres, un bassiste copain d'enregistrement de Jean-Luc Ponty, violoniste Français, et oui madame, un Chester Thompson, roi des baguettes, que j'ai personnellement myself vu jouer avec Genesis en 1978, son solo de batterie en duo (?) avec Phil Collins a été un grand moment...

Et il y un autre gars qui a fait le coup du « je prends des très très bons et ça devrait le faire ». Sting, pour son premier album solo après Police, s'est entouré de très très bons, des mecs qui ont un CV long comme un kilo de spaghetti mis bouts à bouts... Je sais personne ne ferait ça, surtout pas Mr Félix, c'est juste une image pour vous aider à imaginer le pedigree des musiciens. Le résultat c'est un album studio, « The Dream Of The Blue Turtles », que personne n'attendait. Puis les gars se sont dit, « Bon, c'est bien joli un petit album studio, mais si on se faisait une petite tournée ensemble ? » . Le gars Sting, pas très à l'écoute parfois,mais pas pingre, a remis une tournée de rosé vu qu'ils étaient justement en train de fêter la fin de l'enregistrement au célèbre Bar des Sports de Jean-François. Bon, là je suis pas certain de l'anecdote, mes sources sont un peu foireuses, mais ça aurait peut-être pu se passer comme ça... Bref, le groupe est parti en tournée. Et c'est le Live de cette tournée que je propose à vos oreilles avides, mais sans doute bien souvent remplies de douces notes. Et d'un peu de cérumen à l'occasion.

Ça commence par un petit arpège, grosse caisse/charleston et la voix, nasalement feutrée, bien connue, qui tient la note sans aucun vibrato. Et moi j'aime pas trop le vibrato. Sauf chez Neil Young. Je sais, je suis un homme de contradictions... Mais revenons à ce premier morceau, ça groove rapidement, c'est joyeux, on sent que le piano a envie de partir gambader, et ça tombe bien, parce qu'à un moment il saute par dessus la clôture aux environ de 4mn30 pour que vous visualisiez bien l'endroit où la clôture s'est retrouvée survolée par un piano bien dodu et qui est parti folâtrer comme un malade dans les hautes herbes vertes. Et là on se dit qu'on se retrouve en face de sacrés bons clients, parce que la basse et le piano ne sont pas non plus mauvais .., et puis un petit passage où ça rappe, merci Mr Marsalis..

« Consider Me Gone » : Clavier, basse et batterie tissent un petit rythme qui pousse ton pied, ou au moins un de tes doigts, à tapoter nonchalamment. La fin n'est pas mal non plus. Les cuivres de Mr Marsalis commencent à squatter une partie de ton cerveau...

« Low Life » commence assez faiblement, et se réveille agréablement pour en fait donner un morceau tout à fait correct.

« We Work The Black Seam », ou comment faire pour garder les oreilles ouverte grâce à un enchaînement de courtes parties bien différenciées.

« Driven To Tears » débute avec une batterie qui invite le public à frapper des mains en rythme, d'ailleurs c'est tellement bien fait que le public frappe dans ses mains, à peu près en rythme ?, faut pas oublier qu'on est à Paris, une fois encore les instruments dansent ensemble, fausse fin, puis reprise dont on aurait tort de se priver. Arrivé à ce point du disque on arrête de se creuser la tête pour savoir qui est le meilleur des musiciens présents sur scène.

« The Dream Of The Blue Turtle/Demolition Man » : ben on a la réponse : le meilleur est …...le groupe.

« One World (Not Three)/ Love Is The Seventh Wave » montre ce qu'on peut faire avec des voix quand on ne s'appelle pas jnb. L’ambiance reggae est bien sympa, la basse bien ronde comme il sied, la batterie déborde de contre-temps comme il sied itou. Et les fesses bougent, où à tout le moins frémissent.

« Moon Over Bourbon Street » Une contrebasse, une voix, une charley, puis un clavier, et un sax magique donnent un morceau culte. Qui le mérite.

« I Burn For You » est le genre de morceau envoûtant dont les basses et la batterie sur l'outro me filent des frissons à chaque écoute.

« Another Day » Le son de la grosse caisse pendant l'intro me scotche à tous les coups. Une fois de plus le groupe est un régal pour les oreilles. Le piano introduit bien tout ça.

« Children Crusade » offre encore une fois un terrain de jeux formidable pour le sax de Mr Brandford. Le groupe se démène pour le pousser le plus loin possible, et il relève le défi le ch'ti gars, il tutoie les Dieux, ouvre une porte sur le paradis musical.

« Down So Long » Une fois de plus le Swing, le Groove, appelez ça comme vous voulez suinte de partout. L'approche Jazz sur un Blues est magique. Banalité...

« Tea In The Sahara » Envoûtant, comme un conte des mille et une nuits, de longs passages avec peu de notes, des instruments discrets, on joue avec le silence, et c’est sacrément agréable...

Bonne écoute.

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