Encore une fois, le four-wheelers à la retraite a délivré un pong d'une puissance parfaite. Précis, maitrisé sans pour autant négliger la saveur d'un bon album envoyer d'un coup franc de raquette musical.
Les deux belles tronches des années 80, la troisième étant bien sûr jnb, délivrent un album assez intéressant. De la très bonne musique, parfaitement audible en tout temps, comprenant de multiples niveaux de lecture. De la très bonne pop finalement.
En écoutant Tears for Fears tu comprends bien que les gars n'étaient pas là pour mettre le feu à la fête du village avec des paroles sur le bienfait du rosé à dix heures du matin ou la fameuse partie de boule de 1973 ou René, ici présent, a perdu une phalange.
Non, ici c'est plutôt la mélancolie qui prend le dessus.
La musique a de fantastique qu'elle sait voguer vers tout le spectre émotionnel pour s'adapter à l'auditeur, aux musiciens. Et même si nous sommes d'un naturel enjoué, positif, heureux, un peu niais - et c'est tant mieux - il peut arriver parfois qu'un nuage vienne obscurcir le ciel, la lumière se tamisant et laissant place à cette pâleur d'hivers qui nous vide de l'intérieur.
Dans ces moments-là deux options :
- Envoyer un booster de positivité dans ses oreilles, au risque de faire un rejet de joie et de dégringoler encore plus. Et alors là c'est tout autre chose.
- Ou alors se purger de cette noirceur, l'assimilé et la déposer hors de soi, en ayant puisé son essence.
Dans un moment comme celui-ci, je suis du genre à prendre la deuxième option, en variant parfois en écoutant un bon album bien violent pour décharger cette colère, cette frustration. Sauf qu'en général, et je m'en rends compte maintenant, l'écoute d'un album de brute arrive souvent après une peine superficielle, une douleur apparente mais peu profonde.
Non, pour les vrais coups durs il faut du bien triste.
La solution rapide, à spectre large est de s'écouter l'album _American IV_ de Johnny Cash - le vrai johnny en somme - et de suivre le bilan d'un vieil homme, ayant vécu, arrivant en fin de parcours avec ses regrets.
La solution du jour, en ce début d'année 2022 assez étrange serait de mettre l'album _Homebound_ de Kristoffer Gildenlöw. Poser son casque sur sa tête, s'allonger au sol, enlever ses chaussettes - pourquoi tenir au chaud ses pieds si son coeur est froid ? - fermer les yeux et partir.
Une bonne demi-heure plus tard, une part du chemin est fait. Il faut ensuite se relever, allumer un feu et se réchauffer du mieux que l'on peut, regarder les flammes danser.
- Ping pong musical - Échanges musicaux.